Formations informelles : comme Spider-man, votre entreprise peut en bénéficier

Fin avril, je vous parlais des conséquences de l’illectronisme dans l’organisation de l’entreprise. Or, en recherchant un peu plus sur le sujet, j’ai conscientisé un phénomène : les formations et apprentissages informels numériques.

 

Connaissez-vous ce phénomène ?

 

Je pense que oui, mais le nom n’est pas répandu.

 

Que sont  les « apprentissages numériques informels » ?

 

 Il s’agit de l’ensemble des modalités numériques d’apprentissage mobilisées par les salariés, en dehors des actions de formation mises en place par l’entreprise sur un temps dédié, pour développer leurs compétences. 

 

(source :  Emmanuel Baudoin, Caroline Diard, Myriam Benabid, Karim Cherif, Transformation digitale de la fonction RH, Dunod, coll. Management sup, 2019)

 

A un moment ou un autre, nous avons tous cherché sur internet un tuto pour réaliser une nouvelle fonction, un Mooc (Massive open online course), une définition, un élément de grammaire ou l’orthographe d’un mot, un podcast, etc.

Ces recherches sont un moyen rapide pour répondre à un besoin précis dans notre travail.

Quand nous réalisons cet acte, nous nous auto-formons, que ce soit pendant le travail ou pendant le temps libre.

Ainsi, nous réalisons nos missions plus aisément, nous gagnons en rapidité, nous progressons, nous évoluons, nous gagnons en productivité.  

Plus globalement, nous augmentons notre capacité d’apprentissage.

C’est un réel atout pour l’entreprise quand ses salariés s’auto-forment dès qu’ils se questionnent sur un sujet.

 

60% des salariés suivent des contenus numériques de manière informelle.

(source : Etude « Les Salariés français à l’ère de la transformation digitale », HRM Digital Lab d’IMT-BS)

 

Dans quels buts les salariés utilisent-ils des formations informelles ?

 

• pour progresser sur l’échelle sociale,
• pour mettre à jour leurs compétences en fonction de l’évolution du secteur d’activité,
• pour répondre efficacement à un besoin précis,
• pour partager leurs connaissances avec autrui.

 

Pourquoi tous les salariés n’agissent-ils pas ainsi ?

 

Il peut y avoir plusieurs raisons :

• Certains salariés ne sont pas à l’aise avec le numérique ou souffrent d’illectronisme,
• Le travail demandé aux salariés ne leur laisse pas le temps de réaliser ces recherches, même s’ils rencontrent des difficultés,
• Leurs supérieurs ne les autorisent pas à prendre des initiatives,
• Le contexte de vie des salariés ne leur permet pas toujours de réaliser cet effort. Entre une vie privée prenante et le travail qui peut être parfois difficile, le salarié peut manquer de ressources pour se former seul.

 

Comment l’entreprise peut aider ses salariés dans la démarche de formations informelles ?

 

Déjà, comme je l’explique dans l’article « Illectronisme dans l’entreprise, quelle solution ? », le dirigeant doit identifier les salariés en difficulté pour mettre en place des processus afin de les accompagner sur les outils numériques.

Ensuite, pour que les salarié s’auto-forment, il faut qu’ils aient une motivation intrinsèque (besoins d’autonomie et de compétences) pour se mettre en action, et qu’ils puissent observer leur évolution rapidement grâce à la mise en application immédiate de l’apprentissage.

Enfin, ils doivent pouvoir formuler et être soutenus lorsque des doutes surviennent.

 

Pour accompagner ses salariés dans cette démarche, le dirigeant peut :

• Référencer des supports numériques à utiliser (création d’une bibliothèque numérique),
• Les former à apprendre et à résoudre une problématique,
• Proposer une formation formelle sur un sujet cible en cas de découragement ou de difficulté,
• Autoriser l’utilisation d’internet pendant le temps de travail,
• Les former régulièrement dans le cadre du plan de développement des compétences,
• Ecouter leurs difficultés si elles impactent la sphère professionnelle,
• Autoriser les partages de compétences entre les salariés de différents départements.

 

Il est important de laisser de l’autonomie et d’octroyer des temps d’échanges réguliers aux salariés.

 

Pourquoi parler de ce sujet en tant que DAF ?

 

Si vous souhaitez que vos équipes administratives et financières soient opérationnelles, formez-les régulièrement, notamment en social et en fiscal, car ce sont des sujets mouvants.

Dans nos métiers, nous utilisons fréquemment les formations informelles numériques.

Pour que ces apprentissages soient bénéfiques et viables pour l’entreprise, il est important que le dirigeant donne accès à des informations de référence, car certaines recherches sur internet ne permettent pas d’avoir des données à jour.

 

La qualité des outils et des process de votre entreprise permet à vos équipe d’être efficaces et de progresser pour réaliser des mission à plus forte valeur ajoutée.

 

 

A très vite

 

Fabienne OLIVERA

 

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Références pour écrire cet article :

• Emmanuel Baudoin, Caroline Diard, Myriam Benabid, Karim Cherif, Transformation digitale de la fonction RH, Dunod, coll. Management sup, 2019
• Autonomie et formation à distance de Laurent Cosnefroy, Recherche et formation, 69, 2012